C’est un lieu atypique. Coincé entre les habitations, le stade de la Bombonera, est pour quelques années encore (avant sa probable restauration d’ici quelques années), un stade atrophié, par manque d’espace. Un stade et une ambiance, qui pourtant sont parmi les plus chauds du monde, avec des supporters aussi connaisseurs qu’exigeants. Il faut dire qu’ils y ont vu passer Maradona, Canniggia, Tevez ou Riquelme, entre autres…
Fondé en 1905, le club de Boca Juniors fait partie des plus grands du monde. S’il doit ses couleurs au drapeau suédois et sa création à des immigrés italiens venus de Gênes, sa renommée, elle, est due en grande partie à son stade et à son ambiance de feu qui y règne. Maradona disait même que c’était « le temple du football mondial ». Rien que ça.
Construit au même endroit que son prédécesseur, au cœur du quartier populaire de « La Boca », l’actuel Estadio Alberto J.Armando fut inauguré le 25 mai 1940 lors d’un match amical. Le manque d’espace, dans une ville de Buenos Aires en pleine explosion démographique, poussa les architectes d’alors à optimiser au mieux l’espace disponible.
Depuis 1940, et son apparence originelle, peu de changements ont été effectués. Une vague de travaux en 1949 et 1953, avec notamment l’installation de l’éclairage, donna quasiment à la Bombonera son allure d’aujourd’hui. Seuls changements en 60 ans, quelques petites rénovations par-ci par-là en 1996.
Sa particularité réside dans la forme de sa tribune officielle, véritable mur, et d’une taille ridicule comparée au reste du stade. Le club n’ayant jamais pu, jusque là, racheter les terrains alentours pour agrandir cette partie, elle donne au stade cette forme si particulière, qui rappelait aux architectes en charge du projet, la forme de boites de bonbons. Une anecdote qui donna à cette enceinte son surnom historique, Bombonera, et ce, avant même sa construction.
Pour les fans, c’est un endroit sacré. Un endroit où les supporters avaient l’habitude de répandre les cendres de leurs compagnons décédés sur la pelouse (depuis, le club a en partie réservé un cimetière de la banlieue de Buenos Aires, spécialement pour ses fans !).
Un endroit où les publicités Coca-Cola ne s’affichent pas en rouge et blanc, couleurs de l’ennemi River Plate, mais en gris sur fond noir, ce qui en dit long sur la puissance populaire de l’institution que représente Boca Juniors.
Profitant d’un plan d’urbanisme qui englobe toute la métropole de Buenos Aires, le club a annoncé en 2012, un projet de rénovation complet du stade. Les habitations gênantes trouveront place un peu plus loin, ce qui rendrait possible la construction d’une nouvelle tribune, faisant passer la capacité de 49 000 à 75 000.
Le début, peut-être, d’une nouvelle ère ?